Nouvelle PAC : le manque d'ambition de la présidence française

Publié le par Bertrand de Beaumont

Force est de constater le manque d’ambition dans les orientations remises par la présidence française à ses partenaires européens pour le bilan de santé de la PAC.

Elles n’y retrouvent pas les propositions faites par le président en septembre 2007 au SPACE et en février 2008 au Salon de l’Agriculture. Nicolas Sarkozy se faisait alors le chantre d'une véritable refondation de la PAC fondée sur la préférence communautaire et la fin de l’asservissement à l’OMC.

La France est aujourd’hui bien loin de cette vision de rupture de la PAC et se contente d’aménagements mineurs qui ne permettront pas de construire une agriculture durable (à travers le maintien des quotas laitiers par exemple). Ce n’est pas dans le renforcement du découplage des aides ou dans leur diminution que se trouvent les solutions pour corriger les erreurs commises depuis que l’Union Européenne s’entête à aligner la PAC sur les exigences de l’OMC.
Il est en effet totalement irresponsable d’abandonner les derniers outils de régulation de la politique agricole à l’heure où la question alimentaire revient au premier plan des grands problèmes du monde et que le tout-marché est dans l’impasse. 

Malgré des engagements pris au plus haut niveau, les agriculteurs risquent une nouvelle fois d'être très déçus. Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture, rentre dans le jeu de la Commission. Il semble prêt à négocier avec ses petits camarades de Bruxelles sur les bases de ce bilan de santé. Le bon sens voudrait pourtant que l'on lance une vraie réflexion sur une PAC qui organise et régule les productions agricoles nécessaires aux Européens.

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