Benoît XVI, dernier rempart contre l'anarchie matérialiste

Publié le par Quotidien de Babylone

Bloc-notes de Paul-Marie Coûteaux.

Dimanche 22 mars.
– De nouveau, l’angine qui me tient depuis des semaines  (depuis mes hésitations de Fontgombault !), revient à la charge au premier coup de froid, me clouant à Paris. Cette semaine, il n’y aura pas de jeux avec les chats ; je pense à eux, imaginant bêtement qu’ils sont malheureux…

 

Ce qui me rend malheureux, moi, ce sont les commentaires des radios et télévisions sur les propos qu’a tenus S. S. Benoît XVI relativement à un point de doctrine que je croyais indiscutable, la nécessité de la fidélité conjugale, propos que je ne connais pas exactement (il est frappant qu’aucun journaliste n’ait le scrupule de les citer…), et que j’entends commenter et sans nul doute déformer en tous sens. Mais ce n’est sans doute pas telle ou telle expression qui est discutée, aujourd’hui pas plus qu’en d’autres occasions : ce qu’on lui reproche, c’est simplement d’être pape. Ce monde ne veut pas de pape. Il ne veut pas d’autorité morale, de quelque sorte que ce soit ; or, ce pape a le grand tort de réussir à en incarner une aux yeux de centaines de millions de personnes. Voilà bien ce que l’anarchie dominante (le refus de toute autorité, selon l’étymologie même du mot a-archie, dont je m’étonne qu’il ne soit pas plus employé), ne saurait souffrir… 

 

Plus que jamais, l'Histoire s'écrit dans la lutte entre les différentes figures de la puissance brute (aujourd'hui celles de l'argent) et, face à elle celles de l'esprit. L'Eglise  et par dessus tout le Pape Benoit symbolise l'exigence spirituelle - lui plus que tout autre parce qu'il est plus intransigeant peut-être que tous les autres. Ainsi, il s'est en somme offert en cible idéale aux marchands flanqués de leurs relais médiatiques – les journalistes étant d’ailleurs eux-mêmes principalement des marchands. La suppression de la diffusion de la messe de minuit par la télévision Française, la déformation systématique du rôle du Vatican pendant la seconde guerre mondiale, comme les diverses campagnes récentes montrent  par leur mauvaise foi une évidence jamais dite : l’anarchie marchande doit  abattre par tous les moyens cette éclatante opposition spirituelle, la dernière qu’elle ne parvient pas à circonvenir. Les figures de ce gigantesque combat sont multiples, quelquefois épisodiques ; que l'on songe aux enjeux financiers des manipulations génétiques comme aux différentes formes du commerce de la mort que cache de plus en plus mal le débat sur l'euthanasie, ou bien à la résistance certes tardive de l'Eglise au maintien  du dimanche férié, dernier îlot échappant au monde marchand. Mais ce ne sont là que les aspects les plus visibles d'une lutte immense et sourde entre deux conceptions du monde, des hommes de la vie : la glorification multiforme de la matière ou l'immarcescible revendication du primat de l'esprit.

 

 

                                                                        *

 

Lundi 23 mars. Strasbourg. Grande agitation en cette période dite de « fin de mandat » ; un de mes collègues me dit que « tout crisse partout» (j’ignorais ce néologisme, mais il est certainement de saison) et me raconte que M. le Gouverneur  du Texas a récemment signé un arrété « d’ordre public » autorisant les propriétaires de maisons individuelles à tirer sur les  vagabonds. Je ne peux pas le croire : cela peut-il être vrai ? Quand je me hasarde à regarder les informations télévisées, j’ai souvent peine à croire que l’on ait atteind de tels degrés de barbarie. Le monde dit « libre », ravagé par l’anarchie matérialiste devient ahurissant. « Je vois Satan tomber comme la fondre », disait René Girard…

Publié dans Réflexions

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J
Ce que vous dîtes ici est incontestable et profond.
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