Ars gallica

Publié le par Quotidien de Babylone

Bloc-notes de Paul-Marie Coûteaux

Dimanche 15 février, Paris. -
J’exhume par miracle de ma petite discothèque de Paris le Quintète pour piano de César Frank interprété par Mickaël Levinas, que je n’ai pas écouté depuis longtemps. Or,  cette œuvre a, comme beaucoup d’autres créations de la période, une discrète raisonnance politique : on est à l’époque où les  musiciens français tentent de faire pièce à la suprématie de la musique allemande en France ; c’est le sens de la constitution, le 17 novembre 1871 (la date parle d’elle-même), de la « Société Nationale de Musique » qui prend pour devise : « Ars gallica » ; on y trouve réunis Fauré, Chausson, Duparc, aussi bien que Camille Saint-Saëns, Edouard Lalo, Jules Massenet, ou Georges Bizet. La
"réaction" de la musique française se poursuivra avec le très national Debussy, puis Maurice Ravel ou Eric Satie, puis encore Georges Auric, Francis Poulenc, le groupe des 6… Rien de plus national, je n’en démords pas, que la musique ; il faut que la France ait sa langue, il faut aussi qu’elle ait sa musique.

 

Publié dans Culture - Identité

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