Le plan Amarra, un an après

Publié le par Quotidien de Babylone

Dimanche 8 février - Paris. Voici un an était lancé en grande pompe le plan dit "Fadéla Amarra", du nom d'une ministre qui se propose pour la millième fois de réaliser enfin l'insertion professionnelle des jeunes dits "de banlieue" : le fameux plan se proposait de signer en trois ans quarante cinq mille contrats d'insertion - chiffre assez modeste en regard du nombre des nécessiteux, eu égard du moins à ce qui se donne de toute part à penser.

Or, un an plus tard moins de trois milles contrats de ce genre ont été signés, si bien qu'à moins que le rythme ne s'accélère, on n'aboutira pas même au quart de l'objectif annoncé. Trois mille contrats d'insertion, c'est à la vérité une goutte d'eau. Encore apprend-on que les heureux bénéficiaires se plaignent qu'il ne consiste au bout du compte qu'à apprendre à rédiger un CV et à l'envoyer à des employeurs potentiels ; ils se plaignent aussi de ne voir "le coach" (c'est la dénomination officielle) que deux ou trois fois par mois pour s'entendre dire qu'il est normal que les employeurs ne répondent pas. En réalité, aucun de ces plans expérimentés à grands frais depuis vingt ans ne marche mais on les répète à l'infini comme si la politique ne consistait plus qu'à labourer la mer en épatant la galerie avec l'écume,  comme on collerait un sparadrap sur une plaie cancéreuse. Madame Amarra a touché du doigt les limites de l'action politique - elle n'en garde pas moins son portefeuille, comme les fameux "coachs" gardent de leur côté leur petit "job". Que toute action dite d'insertion suppose une suffisante santé, une suffisante fierté, une suffisante cohérence de la nation, que le postulat de la politique est que les destins individuels  ne font que résulter du destin politique, cela apparemment ne vient plus à l'esprit de personne.

 

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